Le rappeur Olivio nous ouvre son musée imaginaire aux Abattoirs

« J'construis l'cadre, j'peins l'tableau et j'suis l'galeriste ». Tirées du morceau Tandem, ces paroles sonnent aujourd'hui comme une prophétie. Son interprète lance le « Musée imaginaire d'Oli », une exposition éphémère à découvrir jusqu'au 4 mai 2025 aux Abattoirs. Créations de street-art, croquis, décors grandeur nature, Olivio Ordoñez repousse les limites de ce que le grand public attend d'une collection d'œuvres d'art traditionnelle. Visite aux côtés de cette tête bouillonnante.

Dupont, Nougaro, Warhol, Mardona

Comme une sensation d'être ... observé ! Une habitude, me direz vous, pour les adeptes de la marque Visionnaire. Avant même d'arriver sous la pupille battante d'Oli, les visiteurs de ce curieux musée se retrouvent mêlés aux personnages malicieux du dessinateur Pierre Mortel, qui vous accompagnent tout au long de l'exposition. 

Soudain, un mur géant bardé de tableaux, représentations, et pépites de la collection d'Oli, se dresse dans la grande salle du sous-sol du musée des Abattoirs. Un battement de cils ne suffit pas à balayer la variété artistique que dégage le site, où le commissaire-priseur en herbe Olivio a eu carte blanche, entre œuvres tirées de la réserve des Abattoirs, et commandes auprès d'artistes.

Au coin de la pièce, un piano, vide, reprend avec poésie des mélodies qui fleurent bon les bords de Garonne chers à un certain Claude Nougaro, présent sous forme d'ombre chinoise, clin d'œil évident à la scénographie de la dernière tournée des zéniths de Bigflo & Oli.

Disque de platine de l'album La Vraie Vie, CD dédicacé de The Eminem Show, cohabitent avec les peintres espagnols Pablo Picasso & Joan Miró, sans compter les références sportives multiples, de l'iconique maillot estampillé Diego Armando Maradona, en référence à ses origines argentines, à la médaille d'or d'Antoine Dupont, ramenée de la pelouse du Stade de France, fief des JO de Paris 2024.

Autre souvenir bien gardé, une réplique du cube d'enregistrement de Sacré Bordel, reflétant dans ses vitres un portrait unique, celui de Patricia, la maman d'Oli, revisité façon Andy Warhol, se confondant avec les Maryline. Moins coloré, cette toile du maître de l'obscur Pierre Soulages, dont l'héritage s'affranchit bien volontiers des confins de l'Aveyron.

Kebab, clip inédit & photomaton

Après l'ajout de cartes à compléter sur une fresque collaborative, puis un tour par les cabines du photomaton Les Autres C'est Nous, attention, ce détail à son importance - on vous aura prévenu - s'offre aux visiteurs un clip de musique inédit, signé Oli, tourné au sein même des Abattoirs.