Opération anti-migrants aux frontières dans les Pyrénées
19 janvier 2021 à 14h10 - Modifié : 19 janvier 2021 à 16h45 par Guillaume Pannetier
Une opération est actuellement en cours pour protéger les frontières dans les Pyrénées. Des militants de Génération Identitaire, d’extrême droite, ont lancé une nouvelle opération anti-migrants, baptisée « Mission Pyrénées ». Les élus locaux de la région s'indignent. Les détails.
C’est une action coup de poing, mais non-violente de Génération Identitaire. Baptisée « Defend Europe », des militants identitaires mènent actuellement une action dans les Pyrénées contre « le risque terroriste et migratoire ». « Le 5 janvier 2021, la préfecture de Haute-Garonne a décidé la fermeture temporaire du col du Portillon, à la frontière franco-espagnole, en raison d’une menace terroriste qui demeure très élevée au plan national et des mouvements de migrants qui restent soutenus », précise le mouvement dans un communiqué. Depuis ce matin, environ 30 militants de Génération Identitaire, avec trois 4×4 et des doudounes bleues veulent protéger les peuples européens d’une immigration massive et du terrorisme.
???????? Nos équipes « Defend Europe » se sont déployées sur l’ensemble de la zone frontalière avec l’Espagne.
— Lucie de Vergt (@LVergt) January 19, 2021
En cas de violation de nos frontières, nous contacterons aussitôt les forces de l’ordre en vue de l’expulsion des clandestins !#GenerationIdentitaire #DefendEurope pic.twitter.com/eSrcdG3GD5
Opération anti-migrants
Pour rappel, la préfecture de Haute-Garonne a fermé le col à la circulation depuis le 5 janvier dernier. La route est bloquée à 500 mètres de la frontière. En cas d’intrusion repérée, Génération Identitaire veut contacter « aussitôt les forces de police et de gendarmerie afin que les migrants clandestins soient interpellés et expulsés« . Cette opération xénophobe a été annoncée le 15 janvier via un communiqué publié en quatre langues sur Telegram dans la matinée. Cette opération vient « en soutien aux forces de l’ordre et rappelle que nous exigeons la fermeture totale de la frontière », précise à l’hebdomadaire Marianne, Thaïs d’Escufon, porte-parole de l’organisation d’extrême droite.
La gendarmerie est sur place (images publiées par un militant du groupe il y a une vingtaine de minutes). pic.twitter.com/0bhkyftxNo
— Sébastien Bourdon (@seb_bourdon) January 19, 2021
Par ailleurs, le groupe avait déjà lancé une opération similaire dans les Alpes à la frontière franco-italienne, en 2018.
Les élus de la région réagissent
Georges Méric, président du conseil départemental de Haute-Garonne s’est exprimé dans un communiqué : « Nous demandons au Préfet de la Haute-Garonne de mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire. Nous demandons au ministère de l’Intérieur, comme l’ont déjà fait avant nous nombre d’associations et d’élus, de procéder à la dissolution de ce groupuscule d’extrême droite violent et dangereux pour notre pays. »
La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga s’est exprimée sur le sujet sur Twitter : « Je demande au préfet d’Occitanie de mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force contraire aux valeurs de la République. »
Avec @GeorgesMeric, @JAviragnet et le Maire de #Luchon, je demande au @PrefetOccitanie de mettre fin fermement et sans délais à ce coup de force contraire aux valeurs de la République.
— Carole Delga (@CaroleDelga) January 19, 2021
Ce groupuscule d’extrême-droite doit être dissous par @Interieur_Gouvhttps://t.co/9e633ZgHtq
Le préfet condamne fermement les actions du groupe
Le préfet condamne fermement les actions, désormais terminées, du groupe « Générations identitaire », actions purement symboliques qui n’ont provoqué aucun trouble à l’ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l’ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière.
À la suite du déploiement d’une banderole sur un site appartenant à EDF, une personne a été auditionnée par la gendarmerie nationale et la justice saisie.
"Aucune tolérance face à des propos et actions contraires aux valeurs de la République ne saurait être admise." déclare la préfecture dans un communiqué en fin d'après-midi.